témoignage Triple accélération

La transformation durable peut générer des bénéfices économiques directs

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Joël Tronchon
Directeur Développement Durable Europe
L'ORÉAL
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Sommaire de l'ouvrage

Pour le Groupe L’Oréal, la sobriété ne représente pas une contrainte subie mais plutôt une nécessité d'efficacité opérationnelle. Plusieurs actions sont ainsi mises en œuvre dont des stratégies de sourcing innovantes pour favoriser les matériaux recyclés et réduire la consommation de matières vierges. Dans ce processus, impliquer l’ensemble des acteurs et notamment les fournisseurs et les clients est primordial.

Quelle est votre stratégie en matière de développement durable?

Elle s’articule autour de trois piliers :
• transformer son activité dans le respect des limites planétaires, avec des programmes sur le climat, l’eau, la biodiversité et la préservation des ressources ;
• associer son écosystème à la transformation durable, notamment les fournisseurs, les clients et les consommateurs ;
• contribuer à relever les défis planétaires en répondant aux besoins sociaux et environnementaux les plus urgents : fonds de dotation pour soutenir les femmes en situation de vulnérabilité, fonds d’impact investing au bénéfice de la régénération des écosystèmes et de l’économie circulaire.
Un des axes de cette stratégie « L’Oréal pour le futur » concerne la décarbonation de sa chaîne de valeur, pour laquelle des objectifs moyen terme 2030 et long terme 2050 ont été fixés. La nouvelle trajectoire Net Zero 1,5°C de L’Oréal vient d’être validée en avril 2024 par le Science Based Targets initiative (SBTi*). Nous venons d’achever un travail exhaustif de dix-huit mois, aboutissant à une feuille de route Net Zero détaillée par métiers et par zones géographiques pour 2030. Cette démarche passe par une planification réfléchie des cibles quantifiées de réduction CO2 pour chaque maillon de la chaîne de valeur (matières premières, packaging, production, transport...). Au-delà des objectifs quantitatifs de réduction CO2 pour chaque métier, nous avons identifié des leviers de décarbonation qui nécessitent des investissements significatifs inscrits dans nos plans stratégiques pluriannuels et nos projections budgétaires. L’activation de nos feuilles de route Net Zero transcende la segmentation traditionnelle des métiers, intégrant la durabilité de manière transversale, en cassant les silos. Une collaboration renforcée avec le département financier témoigne notamment de cette volonté d’interconnecter la performance financière et extra-financière. La stratégie de développement durable se voit ainsi intégrée systématiquement dans les stratégies des différents métiers de l’entreprise, allant de la R&D à la logistique, en passant par les achats, le marketing et la finance, assurant une cohésion avec la vision globale du groupe.

Quels sont vos défis majeurs en matière de développement durable ?

Le contexte actuel est marqué par une spécialisation accrue du développement durable (DD) ainsi que par l’introduction de réglementations complexes telles que la CSRD et la taxonomie. Il est impératif de simplifier et de prioriser par métier les leviers activables du développement durable, pour les rendre accessibles et compréhensibles pour toutes les parties prenantes internes. La complexité croissante du DD, couvrant des domaines aussi variés que le carbone, l’eau, la biodiversité et l’économie circulaire*, exige de la part des directions RSE un effort de clarification. Sans cette démarche de simplification, il existe un réel risque de perdre l’engagement des collaborateurs et des parties prenantes dans la transition écologique. Il s’agit donc de trouver un équilibre entre la conformité aux réglementations et la conservation d’un discours accessible et motivant pour que chacun intègre des objectifs de durabilité dans son job quotidien.


Le deuxième enjeu concerne la gestion des ressources dans une optique d'économie circulaire, qui occupe une place prépondérante dans notre stratégie de développement durable. La sobriété, loin d'être une contrainte subie, est envisagée comme une nécessité d'efficacité opérationnelle : faire mieux avec moins. Cette approche est d'autant plus cruciale que nous opérons sous la contrainte des limites planétaires, avec des ressources qui deviendront progressivement moins accessibles et plus coûteuses. Pour L'Oréal, cela se traduit par la mise en œuvre de stratégies de sourcing innovantes pour nos ingrédients et nos emballages, en favorisant des co-produits de l’agriculture, ou des matériaux recyclés, afin de réduire notre consommation de matières vierges. La transition vers des ingrédients biosourcés et naturels, tout en étant une démarche positive, soulève le défi de leur disponibilité limitée face à une demande croissante. En matière de packaging, L'Oréal explore activement des pistes de matériaux innovants, alternatifs aux plastiques, comme le papier, la cellulose ou le mycélium, grâce à des partenariats et des investissements dans des startups.


Comment les principes de l'économie circulaire sont intégrés sur l’ensemble de la chaîne de valeur ?

Notre volonté est d'intégrer la circularité à chaque étape de la vie de nos produits et services. Cette stratégie ne se limite pas à la fin de vie ou au recyclage des produits : elle commence dès la conception, visant à créer des produits éco-conçus pour être circulaires. Cette orientation sert non seulement de moteur d'innovation pour repenser les modèles d'affaires vers plus de sobriété et d'économie, mais elle s'applique également de manière transversale à tous les métiers de l'entreprise. La mise en œuvre des stratégies d'économie circulaire chez L'Oréal nécessite de revisiter l'ensemble de la chaîne de valeur pour identifier les opportunités de circularité. Cette démarche implique une collaboration étroite avec un large éventail de partenaires externes, incluant les consommateurs, fournisseurs, distributeurs, sans oublier les pouvoirs publics. La construction de ces alliances ou coalitions externes exige du temps et une vision à moyen et long terme, soulignant l'importance stratégique de l'économie circulaire pour l'entreprise. L'un des défis majeurs identifiés est la limite de disponibilité des matières premières, le verre, les métaux notamment, et l'eau, dans un monde où les ressources ne sont pas infinies. L'accent est particulièrement mis sur l'eau, une ressource cruciale pour l'entreprise, qui investit dans des technologies de "water loop". Ces technologies permettent de réutiliser et de recycler l'eau de nos usines de manière autonome (en circuit fermé), une initiative motivée tant par les bénéfices écologiques que par la nécessité d'anticiper les futures réglementations et restrictions sur l'utilisation de l'eau pour nos sites industriels partout dans le monde.

Comment L'Oréal aborde-t-elle les défis liés au Scope 3 pour progresser vers la neutralité carbone ?

Le Scope 3, qui couvre les émissions indirectes liées à la chaîne d'approvisionnement et à l'utilisation des produits par les consommateurs, représente un défi complexe mais essentiel à adresser. L'entreprise reconnaît qu'il n'est pas possible de s'engager vers un objectif "net zéro" sans une évaluation approfondie et une action sur le Scope 3. Cette démarche implique de décomposer et d'identifier les principaux leviers d'action, sachant qu'il est irréaliste de vouloir agir sur tous les fronts simultanément. La mise en place de feuilles de route spécifiques à chaque métier devient alors nécessaire, en se concentrant particulièrement sur les secteurs les plus impactants en termes d'émissions de carbone, tels que le packaging, les matières premières ou les médias digitaux. Cela implique également une adoption plus large de pratiques d'économie circulaire et de réduction des émissions. L'un des défis majeurs identifiés est le découplage entre l'utilisation des ressources et la croissance économique, nécessitant de repenser les opérations et les stratégies commerciales. L'aspect le plus révélateur du travail sur le Scope 3 est la nécessité de partenariats durables à long terme avec les fournisseurs et les clients. Par exemple, avec nos clients retailers, nous élaborons conjointement des Green Joint Business Plans. L'objectif est d'engager ces acteurs clés dans un processus collaboratif visant à réduire collectivement les émissions de CO2. Avec les fournisseurs, la clé réside dans une approche collaborative et un soutien via la formation et l’apport d’expertise pour atteindre nos objectifs de décarbonation, soulignant l'importance de la coopération et du partenariat dans la durée pour la réussite des objectifs de durabilité du Groupe L'Oréal.

En quoi les coalitions permettent d'accélérer ses objectifs liés au développement durable ?

Nous sommes fermement engagés dans la mise en place de coalitions sectorielles, considérant cette démarche comme impérative pour adresser les enjeux de DD de notre industrie. Dans le cadre de notre stratégie, nous avons initié plusieurs consortiums avec nos concurrents, illustrant notre volonté de collaborer pour une transparence accrue et des pratiques durables. À cet effet, nous avons participé à la création de Trasce (Traceability Alliance for Sustainable Cosmetics), un consortium dédié à la traçabilité des matières premières dans les produits cosmétiques, rassemblant des fournisseurs et des concurrents. Cette initiative a pour objectif d'améliorer la traçabilité des chaînes d'approvisionnement des composants clés des formules et des emballages de la filière cosmétique. Par ailleurs, nous sommes à l'origine d'un important consortium de plus de 70 entreprises pour le développement de l'Éco-Beauty Score, un outil d'éco-scoring destiné à évaluer l'impact environnemental des produits cosmétiques et à le communiquer à nos consommateurs. Cet outil est prévu pour l'année prochaine et va permettre d’établir des standards communs de durabilité. La mise en place de filières de Responsabilité Élargie du Producteur (REP) illustre également notre approche collaborative. Nous soulignons l'importance de ne pas agir isolément dans la gestion de la fin de vie des produits et emballages cosmétiques, mais avec l’ensemble de l’écosystème, notamment les acteurs du recyclage et du réemploi. À noter que ces initiatives d’économie circulaire nécessitent une coopération étroite avec les pouvoirs publics, les concurrents, ainsi que les distributeurs, afin d'établir des systèmes de collecte et de recyclage des emballages efficaces et inclusifs, créateurs d’emplois locaux, accessibles notamment au secteur de l’économie sociale et solidaire.

Comment aligner objectifs économiques et engagements durables ?

Surmonter les freins et objections à la transformation durable a toujours été, au cours de ma carrière, un défi majeur, notamment quand il s'agit de trouver un équilibre entre les impératifs économiques et les engagements en faveur de la durabilité. J'ai appris que pour le résoudre, deux grandes stratégies peuvent être envisagées. D'une part, il est possible de démontrer que la transformation durable peut générer des bénéfices économiques directs. En effet, plusieurs projets, particulièrement ceux axés sur l'économie circulaire, se révèlent rentables. La réduction de la consommation de matières premières et la minimisation des déchets entraînent non seulement des économies significatives mais aussi une baisse de l'empreinte carbone, ce qui peut se traduire par des gains financiers et environnementaux tangibles. D'autre part, lorsque les initiatives durables semblent coûteuses à court terme, je m'attache à souligner leur retour sur investissement à moyen terme. Anticiper les régulations futures et se positionner comme précurseur dans le domaine de la durabilité peut éviter des coûts d'adaptation élevés à venir et valoriser l'entreprise sur le marché. L'idée est de considérer les dépenses liées à la durabilité non comme des coûts, mais comme des investissements anticipant le futur, permettant à l'entreprise d'être en avance sur les réglementations et de tirer profit de sa position de pionnier avec des retombées positives sur la réputation. Cependant, il existe des cas où les actions en faveur de la durabilité ne promettent pas un retour économique immédiat. La conformité aux normes et l'adhésion aux valeurs de l'entreprise deviennent alors les principaux moteurs. Par exemple, garantir que les salariés des fournisseurs stratégiques soient rémunérés à un salaire décent (living wage) est une mesure qui peut engendrer des coûts supplémentaires, mais elle est cruciale pour respecter les engagements éthiques et sociaux de l'entreprise. Chez L'Oréal, nous ne transigeons pas sur le sujets d’inclusion, d’équité et de justice sociale, affirmant que certains investissements sur notre chaîne de valeur sont justifiés par les principes et les engagements que nous avons choisis de suivre.

Dans quelle mesure transformations durable et numérique sont interdépendantes ?

Ces dernières années, de nombreuses multinationales ont redéfini leurs stratégies de développement durable, visant 2030 comme horizon stratégique. Cependant, il est apparu que le digital était souvent absent de ces plans initiaux, principalement en raison de la difficulté à évaluer son impact environnemental, en particulier celui des médias digitaux. Ces dernières années, l'utilisation des médias digitaux a explosé, révélant leur impact significatif en terme d’émissions carbone, bien supérieur à celui des activités industrielles traditionnelles. Chez L'Oréal, nous avons identifié cet angle mort des stratégies de développement durable. Ainsi, nous avons entamé un travail approfondi pour comprendre et mesurer les impacts du digital, notamment en ce qui concerne le poids des contenus numériques et leur modes de diffusion. Nous sommes désormais capables de mesurer ces impacts et de développer des stratégies avec nos partenaires (agences media, plateformes digitales…) pour les réduire. Nous menons par exemple, des projets pilotes visant à diminuer l'empreinte carbone de nos campagnes publicitaires digitales de 40%, en ajustant divers paramètres tels que le poids des contenus et les modalités de téléchargement. Cette démarche est soutenue par la collaboration avec la start-up Impact+, qui nous aide à monitorer et réduire l'impact de nos activités digitales. L'Oréal se positionne comme pionnier dans l'intégration de la dimension numérique dans sa stratégie de développement durable, conscient de son rôle majeur en tant que quatrième annonceur mondial. La croissance de l'utilisation des médias sociaux et l'émergence de nouvelles plateformes digitales imposent donc une responsabilité croissante quant à leur impact environnemental.
De plus, les chantiers digitaux actuels sont fortement influencés par les exigences croissantes en matière de développement durable (DD), qui nécessitent une gestion et un traitement efficaces des données pour le reporting et le monitoring de la performance extra-financière. La stratégie principale ne repose pas sur la création de nouvelles bases de données dédiées au développement durable, mais plutôt sur l'utilisation des data lakes existants, comme ceux contenant des informations sur les ingrédients ou le packaging. L'objectif est de localiser les données fondamentales disponibles dans différents secteurs de l'entreprise, y compris dans le domaine financier, et de développer un outil d'agrégation capable de piloter les objectifs et les indicateurs de performance clés (KPI) liés au développement durable. Cette démarche vise à créer un tableau de bord unifié et des outils de monitoring qui permettent un suivi détaillé de la performance carbone, à la fois par pays et par secteur d'activité. Le défi majeur réside dans la pertinence et la précision des données (data accuracy). Il est crucial d'assurer la fiabilité des données recueillies à travers les différents métiers, étant donné qu'il est nécessaire de compiler des informations variées, telles que les quantités de matières utilisées et les émissions de CO2. La collecte de ces données diversifiées et leur intégration dans un système cohérent de suivi de la performance extra-financière représentent les principaux enjeux des chantiers digitaux en cours chez L'Oréal.

Comment la transformation durable impacte également l’organisation ?

Chez L'Oréal, la transformation organisationnelle en faveur du développement durable est devenue une priorité stratégique. Ce n'est plus tant une question de sensibilisation à l'importance du développement durable - nos salariés sont déjà bien conscients des enjeux planétaires et de la nécessité d'agir. Le véritable défi réside désormais dans l'opérationnalisation de ces principes au cœur de chaque métier, transformant ainsi notre approche du "pourquoi" au "comment".
Pour y parvenir, nous développons des formations E Learning spécifiques adaptées à chaque métier, identifiant les actions concrètes que chacun peut entreprendre dans son job quotidien pour contribuer à notre programme L’Oréal pour le Futur. Nous intégrons aussi les critères RSE dans les objectifs individuels et collectifs de nos équipes. Nous avons également révisé les descriptions de poste et les référentiels de compétences, pour y intégrer des critères de durabilité. Reconnaître et valoriser l'intégration de la durabilité dans les pratiques professionnelles est un enjeu majeur, qui soulève à la fois des questions d'organisation et de gestion des ressources humaines. Cependant, le développement durable ne se conçoit pas en silos. Sa nature intrinsèquement transversale nous pousse à repenser les structures organisationnelles pour favoriser la collaboration entre différents départements, en privilégiant par exemple des manières de travailler en mode « Task Force » multi-métiers . Des initiatives comme l'économie circulaire nécessitent une approche holistique, impliquant tous les acteurs du cycle de vie du produit, dans une démarche collaborative.

En quoi votre approche vis-à-vis des start-ups stimule l'innovation en faveur de la transformation durable ?

Nous ciblons spécifiquement les secteurs où l'innovation a un impact significatif sur la durabilité. Dans ce cadre, nous avons lancé des fonds d'impact investing axés sur des domaines précis. Le premier concerne l'économie circulaire, avec la création du Circular Innovation Fund, qui cible des innovations en matière d'ingrédients et de matériaux circulaires, de nouveaux business models circulaires et des technologies de rupture sur le recyclage et la réutilisation des ressources pour réduire les déchets. Le deuxième domaine se concentre sur la régénération des écosystèmes naturels. Par notre investissement dans ce secteur, nous visons à préserver ces écosystèmes essentiels pour la disponibilité future des matières premières. Enfin, notre intérêt pour les biotechnologies et les start-ups de biotech se manifeste par notre engagement envers le développement d'ingrédients biosourcés et naturels. Nous investissons dans des technologies permettant de produire ces ingrédients de manière plus écologique, comme les algues ou la culture en laboratoire d'ingrédients à empreinte carbone réduite. Un exemple concret de notre stratégie en action est notre collaboration avec la start-up Gjosa, visant à diminuer la consommation d'eau dans les salons de coiffure à l'échelle mondiale. Nous avons investi dans une start-up suisse qui a développé une tête de douche révolutionnaire, économisant jusqu'à 70 % d'eau. Cet investissement, initié par notre fonds d'investissement et aboutissant à une acquisition stratégique, illustre parfaitement notre approche de collaboration avec les start-ups. Cette dynamique ne se limite pas à l'acquisition, mais englobe également le développement de relations fournisseur-client, prouvant que la synergie entre grandes entreprises et start-ups peut générer un impact significatif.

Comment le Groupe L’Oréal intègre les considérations éthiques, notamment dans le domaine de l'intelligence artificielle ?

Notre engagement se matérialise par la création d'un comité d'éthique qui couvre l’ensemble de nos activités digitales, comme le metaverse et l'intelligence artificielle. Ce comité a pour mission d'évaluer les initiatives d'IA au regard des principes éthiques, en rassemblant des experts issus de divers domaines pour garantir une approche transversale. Cet effort s'inscrit dans un cadre plus large d'engagements éthiques de l'entreprise, notamment sur les achats responsables de matières premières, et le respect des droits humains dans toute la chaîne de valeur.

“La transformation durable peut générer des bénéfices économiques directs”

Entretien réalisé au 1er semestre 2024 dans le cadre de l'ouvrage Comment réussir votre stratégie de triple accélération

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