



Sommaire de l'ouvrage

Quels sont aujourd’hui les grands challenges RH à relever ?
A.R : Les challenges sont multiples mais celui de la pénurie de profils se démarque assez fortement en ce moment et ce, quel que soit le secteur. Il y a aussi un réel sujet concernant l’employabilité des talents après 50 ans. Enfin, il est nécessaire d’accompagner les métiers à l'intégration de l’intelligence artificielle, qui va transformer un grand nombre de métiers.
C.C : J’ajouterai à cela la simplification des droits du travail.
Concernant l’intelligence artificielle, comment son intégration modifie l’organisation des entreprises ?
A.R : Il est important de spécifier en amont que nombre d’organisations bougent encore trop lentement face au bouleversement que va représenter l’intelligence artificielle même si beaucoup ont pris conscience qu’il fallait sensibiliser et former les collaborateurs. Ensuite, on constate qu’un fossé se crée entre les entreprises qui ont les moyens de recruter des profils spécialistes en Data et IA, de celles qui ne peuvent pas investir dans ce type de recrutement, en grande partie des PME et TPE. Enfin, la question vient alors de comment fidéliser ces profils à compétences très recherchées, comment leur proposer aussi une perspective d’évolution … Face à ces multiples challenges, nous avons mis l’IA au cœur de notre Université 2024, pour éveiller les esprits et sensibiliser aux enjeux actuels et futurs liés à l’intégration de l’IA.
C.C : On retrouve d’ailleurs cette exacerbation de l’écart entre PME et grands groupes de façon plus globale sur les sujets de transformation digitale, où les entreprises doivent s’équiper d' outils : CRM, cybersécurité … On voit alors apparaître des postes en temps partagé entre plusieurs petites et moyennes structures pour rester compétitif.
Comment gérer à la fois le collectif et l’individualité en entreprise ?
A.R : Cela fait également partie des grands enjeux des directions RH aujourd’hui, car il y a beaucoup de réflexions autour de la prise en compte de l’individualité : télétravail, congés menstruels … Les collaborateurs sont de plus en plus exigeants quant à la prise en compte de leurs besoins personnels mais jusqu’où peut aller l’entreprise sans compromettre l’équilibre du collectif ?
De plus, quelle limite y-a-t-il également à l’implication sociale et sociétale des entreprises, là où on leur demande aujourd’hui d’aller sur la prise en charge du bien-être voir de la bonne santé des collaborateurs, des engagements aussi contre par exemple la violence faite aux femmes …
C.C : La frontière entre vie professionnelle et personnelle continue ainsi de devenir de plus en plus poreuse même si la proposition salariale reste un des premiers gages d’attractivité et de fidélisation des talents.
“il y a aujourd’hui beaucoup de réflexions autour de la prise en compte de l’individualité, en tenant compte des envies et besoins de chaque collaborateur”
Quels sont les nouveaux métiers qui émergent ?
A.R : Dans un souci d’efficacité et d’optimisation de la rentabilité, nous voyons apparaître des “Chief Value Officer”, qui ont en charge d’aller identifier pour chaque métier les gains de valeur possibles. Ils oeuvrent souvent en compagnie d’un(e) responsable de la transformation au sein des entreprises.
C.C : Dans tous les cas, l’enjeu consiste à conserver et consolider un esprit d’entreprise, qui fédère et mobilise l’ensemble des collaborateurs, dans une logique intergénérationnelle et inter-métiers.
Entretien réalisé au 1er semestre 2024 dans le cadre de l'ouvrage Comment réussir votre stratégie de triple accélération