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Le “quiet quitting” : prendre soin de ses employés c’est prendre soin de son business

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Le “quiet quitting” : prendre soin de ses employés c’est prendre soin de son business

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Les entreprises ont souvent pour stratégie de mettre leurs clients au centre de leur attention. Aujourd’hui, l’importance croissante du bien-être au travail, et le développement du phénomène de quiet quitting ou démission silencieuse incite les organisations à revoir leurs priorités et à mieux considérer leurs salariés. Quitte à les considérer comme des clients.

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Avec des effectifs de plus en plus jeunes, les entreprises doivent s’adapter à des demandes nouvelles, à de nouveaux besoins. Les enjeux internationaux actuels, centrés notamment sur l’écologie et les ressources humaines, ont poussé la Génération Z en particulier, mais pas seulement, à accorder une réelle importance à certains critères dans le choix de leurs employeurs. 

En effet, les candidats sont aujourd’hui à la recherche de valeurs, de responsabilité, aussi bien sociale qu’environnementale. Les entreprises se doivent donc d’avoir une politique RSE forte. Et à l’incarner dans ses actes, créant ainsi un alignement vertueux avec les candidats. 

Ces critères prennent parfois plus d’importance pour les candidats que leurs aspirations salariales. Ils représentent donc un enjeu important pour un nombre croissant d’entreprises. Comme l’explique le quotidien You Matter.world, de plus en plus de jeunes se tournent vers les métiers du développement durable. Cela rend les entreprises davantage soucieuses de répondre à ces nouvelles demandes.

Un aspect parfois sous estimé initiateur de nouvelles tendances 

Ces aspirations professionnelles et sociales, bien qu’ancrées dans la réalité actuelle, sont encore trop souvent oubliées par bon nombre d’acteurs. 

Certaines entreprises, prennent encore trop peu en compte les facteurs humain dans leurs approches stratégiques, alors même que ces facteurs sont essentiels dans la réussite de ces organisations. Amazon, le géant du e-commerce, a notamment soulevé plusieurs scandales à ce sujet. Ces derniers sont par exemple illustrés par une étude réalisée par Le Parisien et publiée sur le site Le Capital.

En conséquence de ces dérives, le monde de l’entreprise voit naître de nouveaux phénomènes, tels que le “Quiet Quitting”. Le terme se traduit par “démission silencieuse” et revient à une baisse de motivation et de productivité des salariés allant à l’inverse de la notion de culte de la performance. Selon un article publié par France Inter, le terme est apparu sur le web en juillet dernier et les pages qui en parlent cumulent déjà des millions de vues et de clics.

Selon le baromètre annuel du groupe mutualiste Malakoff Humanis, publié le 8 septembre dernier et repris dans un article du Monde, le nombre de prescription d’arrêts maladie pour des troubles psychologiques tels que la dépression, l’anxiété, le stress ou l’épuisement professionnel a plus de doublé entre 2016 et 2022. Il est passé de 9 à 19%. Le baromètre relève également en parallèle une très forte hausse de la consommation d’antidépresseurs et d’anxiolytiques chez les salariés de moins de 30 ans. 

Par ailleurs, le Hub Report “Le bien être des collaborateurs au centre du futur du travail” met en avant une plus forte défiance des salariés. Ces derniers protestent,  par exemple, face à une rémunération insuffisante comparée aux nombres d’heures travaillées, ou encore des conditions de travail qui pouraient être largement améliorées. En France, selon la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), l’un des principaux fournisseurs de données statistiques sur le travail, le secteur de l'hôtellerie-restauration a perdu 237 000 salariés entre février 2020 et février 2021. Un phénomène qui s’est accentué avec la crise du Covid-19. 

Une politique humaine qui favorise souvent le business

Le bien-être au travail, au-delà de ses avantages pour le salarié et sa santé, se révèle comme un véritable accélérateur du business. 

En effet, la rentabilité étant l’une des préoccupations majeures, car vitale, de la plupart des entreprises, il est cependant nécessaire d'accorder plus d’attention à l’épanouissement des salariés au sein de l’organisation. Cela permet d’améliorer divers facteurs cruciaux à leur développement et à leur rentabilité. 

Davantage de motivation, une meilleure productivité, un travail plus qualitatif, une meilleure cohésion des équipes, sont autant de raisons d’encourager le développement de politiques d’entreprises responsables et humaines.

Prendre en compte la rentabilité et la productivité est certes primordial. Mais le ressenti des acteurs qui y participent est l’un des moteurs de la réussite de l’entreprise. Il ne s’agit ni plus ni moins que du nouvel enjeu auquel le monde professionnel doit répondre. C’est d’ores-et-déjà le cas de plusieurs grands groupes tels que SANOFI ou Michelin, qui selon une étude Work&Move, représentent aujourd’hui des exemples d’intégration d’une politique de bien-être pour leurs salariés.

L’entreprise pharmaceutique SANOFI a par exemple instauré pour ses 2 000 salariés un programme de bien-être. Nommé “Take Care & Bwel”, il a pour objectifs de promouvoir une activité physique régulière et d’encourager les salariés à améliorer leur hygiène de vie. En plus d’avoir été récompensées par le trophée “Sentez-Vous Sport” de l’entreprise la plus sportive en 2020, ces actions ont eu des retombées business très bénéfiques. Selon un communiqué de presse publié par l’entreprise sur son site internet au mois d’avril, le groupe a poursuivi sa croissance avec une hausse de 8,6% de ses ventes au premier trimestre 2022. Miser sur l’encouragement des salariés à prendre soin d’eux et à se soucier de leur santé a donc été un pari stratégique réussi pour SANOFI.

La mise en place de programmes de bien-être au travail semble donc se révéler bénéfique pour les entreprises et leur performance. Dans une société qui fait face à l'incertitude, se recentrer sur l’essentiel que constitue l’humain, permet d’optimiser la motivation des collaborateurs et leur implication dans l’entreprise. Pour le plus grand bien de cette dernière.