QVT : quand la santé s’invite au travail
Si le sujet de la qualité de vie au travail est souvent réduit par certaines entreprises à la présence d’un baby-foot ou d’une corbeille de fruits, la thématique s’avère bien plus sérieuse que cela. "La santé au travail est avant tout une responsabilité des entreprises vis-à-vis de leurs salariés. Mieux vaut éviter les litiges sur ce sujet", ironise Kate Soliman. Et Emeric Pagès de renchérir, "quand on parle de QVT, on remarque que les entreprises ayant pleinement investi dans le sujet enregistre des retours sur investissement de l’ordre de +235%"
Une récente étude menée par Linkedin montrait que parmi les compétences les plus recherchés par les entreprises, 5 d’entre elles étaient des soft skills. Dans un monde VUCA, les compétences comportementales sont donc clés.
- Emeric Pagès, Coach consultant transfo digitale / santé (Emeric Pagès Digital)
Pour les deux experts, la notion de QVT s’organise autour de 6 piliers : le climat social, le contenu et le sens du travail, la santé au travail, le parcours professionnel et son évolution, l’égalité des chances ainsi que l’engagement des équipes et du management. Certains aspects s’avèrent plus importants que d’autres pour les générations Y et Z. C’est notamment le cas du sens du travail et de la confiance apportée par le management. Des notions de plus en plus importantes puisque ces deux générations représenteront en 2025 près de 75% des travailleurs. Près de 61% d’entre eux déclarent d’ailleurs valoriser davantage la QVT que le salaire lors de leur recherche d’emplois.
Si le télétravail était auparavant imposé, et donc pas préparé, les entreprises peuvent aujourd’hui changer la donne. Les entreprises doivent créer des chartes pour trouver l’équilibre le plus adéquat afin de faire émerger des systèmes de travail hybride.
-Kate Soliman, CEO (L'Atelier Juridique)
Durant la crise de la COVID-19, la QVT de nombreuses entreprises a été mise à mal par l’instauration obligatoire du télétravail. En ont résulté des phénomènes d'hyper connexions, de stress et de dépassement du temps de travail. "Est-ce que le télétravail a été bénéfique durant la crise ? Oui et non. Est-ce qu’il peut l’être à l’avenir ? Totalement", explique Kate Soliman. Pour l’experte, les dirigeants doivent davantage consulter le CSE : "Le CSE est trop peu pris au sérieux par les dirigeants. Pourtant, c’est un allié de poids qui joue le rôle de relais entre les employés et l’employeur. En discutant mensuellement de toutes les dimensions de la QVT, les différentes parties peuvent aboutir à des solutions adaptées à la réalité de chaque entreprise".