Objectifs neutralité carbone : quelles avancées remarquées à la COP27 ?

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Objectifs neutralité carbone : quelles avancées remarquées à la COP27 ?

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En vertu de la convention-cadre des Nations unies, chaque pays s’engage à faire la part des choses pour prévenir le changement climatique. À l’occasion de la COP27, les négociations doivent limiter la hausse moyenne des températures à 1,5°C, mais depuis le début de la conférence le 4 novembre à Sharm el-Sheik, cet objectif se fait plus incertain. Les nations et les entreprises sont-elles sur la bonne voie ?

Lors de l'ouverture du sommet sur le climat lundi, M. Guterres, Secrétaire général des Nations unies, a déclaré que la Terre se rapprochait rapidement de points de basculement qui "rendront le chaos climatique irréversible". Pour éviter le pire, les climatologues affirment que le réchauffement de la planète doit être limité à 1,5 °C d'ici 2100.

C’était le seuil qui avait été fixé dans le pacte climatique de Glasgow de l'année dernière. Mais lors d'une réunion du G20 en Indonésie en août, les ministres n'ont pas pu se mettre d'accord sur un communiqué relatif au changement climatique, la Chine et l'Inde ayant remis en question la faisabilité scientifique de ce seuil.

Selon une nouvelle analyse du Global Carbon Project (GCP) publiée jeudi lors de la COP27, les émissions de carbone provenant des combustibles fossiles ont atteint des niveaux record cette année et, à ce rythme, rendront cet objectif d’1,5 °C irréalisable. La promesse de financement de 100 milliards de dollars faite par les nations riches en 2009 pour aider les pays à faible revenu à atténuer les effets de l'urgence climatique et à s'y adapter va enfin être respectée a également été remise en question ; elle a constitué un point de discorde dès le début de la conférence.

"La mobilisation actuelle des efforts soulève de nombreuses inquiétudes", avait déclaré Sameh Shoukry, président de la COP. "La promesse de 100 milliards de dollars par an n'a pas encore été mise en œuvre. De plus, les financements actuellement disponibles se concentrent sur la réduction des émissions, et non sur les efforts d'adaptation - [et] la plupart des financements sont basés sur des prêts", a-t-il poursuivi.

Vendredi, un nouveau rapport des Nations unies a souligné l'importance d'une action rapide et à grande échelle pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre des pays à forte intensité énergétique, qui sont responsables d'environ 25 % du total des émissions de CO2 dans le monde et de 66 % dans le secteur industriel.

Les entreprises sont pointées du doigt : selon une étude publiée par Accenture juste avant le lancement de la COP, seulement 7 % des entreprises ayant pris des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont aujourd'hui en mesure de les atteindre. Le secteur de l’industrie est aussi visé, et le gouvernement français a promis dès l’ouverture de la COP 5 milliards d'euros pour accompagner les sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre (10% des émissions du territoire) dans leurs efforts de décarbonation.

Au cours de l'année écoulée, la commission des Nations Unies a décrié les pratiques de greenwashing, en définissant ce qu'une entreprise ou une institution doit faire pour que ses objectifs de réduction à zéro soient crédibles. Cette vérification n’est pas obligatoire, mais permettra de demander des comptes aux entreprises et aux investisseurs.

De nombreux pays moins développés, en particulier les petites nations insulaires les plus menacées, n'ont pratiquement pas contribué aux émissions totales. Elles demandent aujourd’hui à la COP à ce que les pays les plus riches compensent les dommages causés par la montée du niveau des eaux, la sécheresse et les tempêtes extrêmes - des catastrophes qui ont ébranlé les médias ces derniers mois.

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