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La Fabrique de l'industrie : comment faire rimer transition énergétique et croissance industrielle ?

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La Fabrique de l'industrie : comment faire rimer transition énergétique et croissance industrielle ?

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La Fabrique de l’industrie est un laboratoire d’idées innovantes ayant vocation à accompagner les industries sur l’attractivité de leurs métiers, la relation avec les diverses parties prenantes et sur les opportunités et les défis liés à la crise écologique et à la mondialisation. Lors du Sustainable Energies Forum, le HUB Institute a accueilli sur scène Vincent Charlet, Executive Director de La Fabrique de l'industrie, pour parler de l’accompagnement des ces industries dans les processus de transition énergétique et de croissance.

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Pour Vincent Charlet il existe trois points de consensus sur les enjeux autour de la décarbonation, qu'il s'agisse des entreprises ou des particuliers : 

  1. L’urgence climatique est à nos portes : même en année de crise, si le volume des émissions de GES a ralenti, le niveau global des émissions a continué d’augmenter.
  2. Un chemin de décarbonation efficace requiert un prix du carbone juste et efficace : on a pu observer qu'un prix inférieur à 100€/tonne a un début d'effet vertueux, même s’il reste indétectable sur la moyenne des secteurs industriels. En dépassant les 100€, tous les secteurs se voient concernés. Lorsque l'on passe à un prix du carbone avoisinant les 200/250€ la tonne, ce qui s'avère raisonnable macro-économiquement, on remarque que certains secteurs industriels, rentables jusque là, voient leurs performances économiques retombées.
  3. Quand le prix du carbone dépasse les 200€/tonne, les technologies d’abattement sont pour la plupart rentabilisées. Le coût sera pourtant réparti à moitié entre l’offre et la demande. Nous disposons d'ores et déjà des technologies et paradigmes techniques permettant de faire face à ce niveau de prix.

Vincent Charlet souligne également l’importance de basculer rapidement dans une autre phase de préoccupation sur la décarbonation : celui de la course technologique. Le but étant évidemment de ne pas se faire distancer de manière à ne pas dépendre des fournisseurs de solutions non européens.

Le plus dur réside dans l'accompagnement des secteurs les plus fragiles et minoritaires, comme la sidérurgie, afin d'assurer leur survie et leur compétitivité. Pour la Fabrique de l’industrie, la gestion du risque de la transition s'avère donc déterminante, elle veille donc à  l’introduction des nouvelles technologies, l’accompagnement d’éventuels effets de substitution entre différents secteurs et le partage des coûts. Jusqu'à aujourd'hui, la règle ayant prévalu est celle des quotas gratuits : l’obligation de réduire les émissions était pleine et entière mais le coût en était mutualisé, les secteurs devant alors obéir à une injonction de réduire les émissions sans en assumer les coûts.

Si cette option a jusque-là été efficace, les enjeux du monde de demain obligent nos sociétés à adopter de nouveaux mécanismes d'ajustement et d'accompagnement. Pour Vincent Charlet, si l'on attend que le fonctionnement du marché privé accouche les technologies de demain, alors nous accuserons un retard coupable. Un accompagnement public est donc nécessaire pour ne pas perdre cette course. Il est également nécessaire de mettre en place un ajustement carbone aux frontières afin d'améliorer le niveau de jeu à parité entre acteurs européens et non européens. 

Enfin, l’intervenant estime qu’il va falloir favoriser deux partages des coûts :

  • Tous les efforts qui ont été faits en matière de décarbonation ont été portés par l’industrie : le résidentiel, le tertiaire, la mobilité... sont des secteurs ayant contribué aux augmentations de CO2, il est nécessaire qu'ils prennent leur part de responsabilité.
  • Même si la mesure est impopulaire, il faut admettre l’idée que la demande, donc les ménages, va supporter mécaniquement autour de 50% du coût carbone. Il faut faire de cette fiscalité carbone un outil de redistribution entre ceux qui sont les plus pénalisés et ceux qui peuvent davantage se le permettre. 

Sur le sujet de la considération des obligations des organisations internationales couplés aux enjeux de compétitivité, Vincent Charlet soulève deux points importants :

  • C’est une question de volonté politique : les règles du jeu ne sont ni absolues ni impératives, elles ont été convenues et posées et peuvent être changées. 
  • L'ajustement carbone aux frontières et ses incompatibilités créent un triangle d'impossibilités : il est nécessaire de rester compatible avec les directives de l'OMC, tout en s'assurant que le processus soit simple administrativement et techniquement parlant, qu'il soit couvrant et non marginal.

Sur ce dernier point, Vincent Charlet estime qu'un élément contrariera toujours les autres et qu'il n'est donc pas possible de pousser ces 3 éléments à leur plein potentiel. Cependant, il s'agit d'une discussion qui est actuellement en cours à la Commission européenne, qui dévoilera son pacte dans les prochains jours. Il sera ensuite nécessaire que cette discussion sur les mécanismes d’ajustement carbone et les degrés de décarbonation prenne une dimension véritablement internationale. L’Europe doit donc emmener les autres grandes puissances derrière elle sur ce sujet. 

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