FNSEA : comment nourrir la ville ?
Les enjeux alimentaires, un défi majeur pour l’humanité
- D’ici 2050, la moitié de la population se trouvera en Asie du Sud-Est. Aujourd’hui, il y a près de 6 milliards d’habitants, dont 1 milliard souffrent de malnutritions. Avoir la capacité de nourrir toutes les populations, ne signifie pas que la répartition alimentaire est juste. Certaines populations n’accèdent malheureusement pas à l’alimentation. "Nous devons donc produire plus et mieux, avec moins d’impact et moins de terre." explique Christine Lambert.
- Comme le soulève Christine Lambert, l’équation est assez compliquée, "Il y a des éléments quantitatifs (plus de population, moins de surfaces), mais il y a aussi des éléments qualitatifs (des besoins en alimentation différents) ". Quand l’élévation de vie se produit, les personnes s’inspirent à manger plus de protéines végétales que de protéines animales. C’est moins de céréales, mais plus de légumes, de viande, de laitage, de poissons, qui ne sont pas toujours produits là où il y a la population.
L’urbanisation d’une population : produire plus avec moins de terre.
- Les populations urbaines se dirigent davantage vers des produits que l’on stock, et qui sont transformés. Tandis que la population rurale se dirige vers des produits bruts, pour ensuite cuisiner. La situation actuelle fait qu’il y a moins de surface pour des proportions importantes.
C’est particulièrement contraignant en France, lorsqu’on perd l’équivalent d’un département français tous les 7 ans.
- Christiane Lambert, présidente (FNSEA)
La montée en puissance de l’alimentation urbaine peut-elle être une solution pour nourrir la ville ?
- "L’agriculture urbaine a toujours existé", explique Christine Lambert. Les animaux dans la ville de Londres, les jardins partagés à Paris, l’agriculture urbaine se développe. Cependant, elle ne pourra pas mathématiquement nourrir les populations urbaines. "Pour la ville de Paris, on voit bien qu’il y a un intérêt pédagogique et un intérêt de lien entre l’agriculture urbaine et les citadins, mais concrètement, en volume Paris n’a pas les capacités de produire toute l’alimentation", soutient Christine Lambert.
- 75% des Français font leurs courses en grande surface. Ils sont donc demandeurs de produits de grande surface, donc industrialisés, transformés avec une longue durée de vie. La montée des circuits courts est néanmoins positive. Elle rapproche citoyens et producteurs. Au regard de cette analyse, quelles préconisations pour nourrir la ville de manière toujours plus durable ? "Ce qui est extrêmement important, c’est que les consommateurs ont pris conscience de l’importance de l’alimentation. Ils regardent davantage ce qu’ils achètent." souligne Christine Lambert. Aujourd’hui, un légume et un fruit sur deux acheté en France, sont importés. La France importe 35 % de poulets, alors que le pays peut les produire. Il faut donc privilégier l’agriculture française et soutenir les agriculteurs en adoptant une alimentation patriote.